1026. LIEGE, Principauté, Guillaume de la Marck (†1485), AR demi-stoter (demi-aidant), 1485, atelier indéterminé. D/ (croisette) WILHEL D MARHA Z AB B à d. à la barbe longue, portant une toque. R/ ANO- DNI- MLX-XXV Ecu écartelé de la Marck et Virnebourg, sur une croix feuillue coupant la légende. Chestret p. 214; Chalon, RBN (1864), p. 450, pl. XXIV, 5; Dengis 734 (deux exemplaires répertoriés); Levinson II-87. 1,81 g. De la plus haute rareté. Frappe faible au droit. Double frappe au revers. Très Beau (Very Fine)
€ 2500 
Guillaume de la Marck est sans conteste l'une des figures les plus fascinantes de l'histoire de la Principauté de Liège. Surnommé à la Barbe, il était l'un des plus puissants seigneurs du pays, fils de Jean, sire d'Arenberg et de Sedan, et d'Anne de Virnebourg. Afin de consolider son autorité, l'évêque Louis de Bourbon l'éleva au rang de grand mayeur avant de le bannir pour sanctionner ses ambitions personnelles. Après s'être réfugié dans les Ardennes, Guillaume de la Marck marcha sur Liège et n'hésita pas à assassiner le prince-évêque, le 30 août 1482. Dès le lendemain, il se fit nommer mambour de la Principauté. Il fit ensuite élire son fils Jean à l'épiscopat, le 14 septembre, alors que la majorité des membres du chapitre élisaient à Louvain Jean de Horn, bientôt reconnu comme l'évêque légitime par le Pape et l'Empereur. Une guerre sanglante s'ensuivit entre Maximilien de Habsbourg, qui gouvernait les Pays-Bas, et le mambour de Liège qui bénéficiait du soutien de Louis XI. Guillaume accepta finalement, le 21 mai 1484, de reconnaître Jean de Hornes. L'année suivante, il fut arrêté dans une embuscade et conduit à Maastricht où il fut exécuté le 18 juin 1485. Sa mort ne suffit pas à apaiser les conflits puisque ses frères Everard et Robert poursuivirent la guerre contre Jean de Hornes et Maximilien de Habsbourg. Ce n'est qu'en 1492 que la Principauté fut pacifiée par la paix de Donchéry. Ce demi-stoter, appelé denier messire Guillaume à la croisette dans un décri 1488, fut frappé par Guillaume de la Marck alors qu'il avait perdu toute autorité officielle à Liège. Il porte d'ailleurs son titre d'Arenberg au contraire de ses émissions antérieures qui portent son titre de mambour de Liège. Il fut sans doute frappé dans l'une des places fortes conservées par Guillaume suite à la Paix de Tongres, dont Franchimont et Bouillon, jusqu'au remboursement des sommes qui lui étaient dues. Chestret fait justement remarquer que les monnaies de Guillaume de la Marck étaient de mauvais aloi, ce qui explique les reproches qui lui furent adressés de frapper de la fausse monnaie. Toutes ses espèces furent rapidement retirées de la circulation.